2023 ou la difficile sortie du quoi qu’il en coûte

Quoi qu’il en coûte, c’est parti”, a promis Bruno Le Maire le 25 août 2021 aux universités d’été du MEDEF. A l’hippodrome de Longchamps, le ministre de l’Economie et des Finances, espère-t-il, a voulu voir la fin de l’endettement fou de la dette publique, qui venait de bondir de +15% de PIB en 18 mois dans la situation de ces rares fléaux. Depuis, le Covid, qui n’a pas réussi à disparaître, s’est fortement réduit. Et avec elle le soutien national à l’économie ? Pas vraiment.

Un an après l’inflation, le ministre des Finances publiques Gabriel Attal revendique la politique économique de ” combien “ soucieux d’aider les familles et les entreprises “être mieux ciblé”.

Coûts similaires

En fait, le montant d’argent public émis reste le même. 80 milliards d’euros pour “tous frais” en 2020 et 2021 (argent des syndicats, chômage et allocations chômage), contre 100 milliards d’euros pour les honoraires du bouclier en 2021, 2022 et 2023 selon Bercy.

Bien qu’ils soient serrés, les taux de réception des subventions anti-inflationnistes ne diminuent pas. L’approbation de l’inflation par Jean Castex fin 2021 a profité à 38 millions de Français qui gagnent moins de 2 000 euros par mois. Quant au chèque carburant d’Elisabeth Borne, les 10 millions de Français les plus pauvres qui se rendent au travail en voiture devraient le percevoir à partir de janvier 2023.

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Ce dernier outil remplace le rabais à la pompe dont tous les conducteurs peuvent bénéficier en 2021. Les tarifs de gaz et d’électricité sont prolongés pour les petites entreprises et les ménages, mais les augmentations de facture énergétique ne sont plus mesurées. 15% au lieu de 4% en 2023.

“Ces outils ont le potentiel de réduire l’inflation, mais ils ne s’y attaquent pas vraiment. Au début, tout ce qui était nécessaire devait être examiné et chronométré”montre François Ecalle, ancien haut fonctionnaire à la Cour des comptes, expert des finances publiques qu’il décrit sur son site Fipeco.

2023 ne sera pas facile

Comme son ancien magistrat, la Cour des comptes est concernée par un “malgré les coûts systématiques et permanents” selon les propos de son président Pierre Moscovici en juillet au Sénat. D’ici 2023 et 2024, ils devraient apporter leurs problèmes dans le contexte du changement de pouvoir des prix élevés.

La Banque de France prévoit un pic d’inflation au premier semestre de l’année prochaine. “Il peut être difficile d’arrêter l’aide maintenant, peut-être même plus parce que la crise énergétique va durer longtemps et que quelqu’un devra payer la dette”, juge François Ecalle.

Publiée en octobre et intitulée « Un capitalisme sous perfusion », une étude menée par l’université de Lille explique bien cette tendance à faire évoluer bon nombre des projets d’aides aux entreprises présentés comme à court terme vers des mesures permanentes, comme le CICE converti à la baisse civile des charges. Il est très difficile de prendre ce que vous donnez. Dans notre étude, nous parlons de l’effet d’accoutumance. Une fois que les entreprises incluent des outils dans leurs budgets, cela crée la peur de les supprimer », explique Laurent Charbonnier.

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Capitalisme bâclé

Le professeur d’économie et co-auteur de l’étude le pense cependant “il est important et raisonnable d’un point de vue macro-économique que l’Etat intervienne face à une crise d’une violence sans précédent comme la crise des subprimes ou du Covid”. NONLes économistes de l’ombre vantent les vertus de “tout ce qu’il faut” pour protéger le tissu économique et le pouvoir d’achat tant que ce soutien est temporaire. Ce n’est pas le sens de l’histoire de France.

Des chercheurs du département d’économie de Lille estiment que les aides publiques aux entreprises ont explosé, passant de 30 milliards d’euros dans les années 1990 à près d’1 milliard d’euros 160 en 2019, avant même cette épidémie. “Capitalisme sous perfusion” décrit le fonctionnement de l’économie française alimentée par des aides à l’investissement, des subventions et des exonérations fiscales pour améliorer la vie. “cacher la perte de compétitivité réelle de l’économie française”, selon moi Laurent Charbonnier. La vieille tradition selon laquelle “tout ce qu’il faut” est une invention moderne. La protection du pouvoir d’achat remplit également sa fonction de soutien à l’économie en maintenant la consommation.

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Français unique

“L’intervention du gouvernement dans l’économie pendant une crise est courante dans tous les pays de l’UE et de l’OCDE. Mais dans certains pays, elle est toujours temporaire., précise François Ecalle. Un expert-comptable y voit une “crise culturelle” propre à la France, il capte l’idée que les fonds publics paient tout. Et citant en exemple la rébellion des Gilets jaunes que le gouvernement a résolue “en versant” dix milliards d’euros, fixant, selon lui, des événements importants “pas n’importe comment”.

“Malgré le coût” est profondément écrit sur les questions politiques et sociales, ce qui inculque l’idée d’un “état nounou” nécessaire pour accueillir toutes les horreurs. Et les anticiper. « Sommes-nous moins patients et plus averses au risque ? Peut-être que l’opinion publique est en train de changer », analyse l’économiste Laurent Charbonnier. Face à la hausse des prix, le gouvernement, encore sous le choc de la crise des Gilets jaunes, continue d’apporter son aide avant même la moindre protestation. Au risque de provoquer une montée de la demande publique à mesure que les problèmes se multiplient.