
PDes dizaines d’Iraniens se sont rassemblés dimanche devant l’ambassade de France à Téhéran où ils ont brûlé un drapeau français pour protester contre un portrait du guide suprême de la République islamique publié dans le magazine satirique français Charlie Hebdo.
Rassemblés dans le centre de Téhéran, les manifestants, pour la plupart des étudiants chiites du séminaire et des femmes en tchador, brandissaient des drapeaux iraniens, des portraits de Khamenei et des pancartes critiquant le journal satirique, ont constaté des journalistes de l’AFP.
“Ô France, renonce à ton inimitié !” et “Honte à la France”, dans laquelle les manifestants ont brûlé le drapeau français.
Charlie Hebdo a publié mercredi une série de caricatures mettant en scène le chef religieux et politique suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei.
L’Iran a condamné un film “insultant et obscène” paru dans une édition spéciale pour marquer l’anniversaire de l’attentat de 2015 contre le bureau de Charlie Hebdo à Paris.
Les autorités iraniennes ont prévenu la France qu’elles allaient riposter.
Téhéran a ainsi annoncé la fermeture de l’Institut français de recherche en Iran (IFRI), le plus ancien et le plus important institut de recherche français du pays, affilié au ministère français des Affaires étrangères.
L’IFRI, situé au centre de la capitale iranienne, est fermé depuis des années. Il a été rouvert sous le président modéré Hassan Rohani (2013-2021) en signe de réchauffement des relations bilatérales.
Dimanche, devant l’ambassade de France, Karim Heydarpour, un lycéen de 17 ans, a déclaré à l’AFP avoir rejoint le rassemblement pour “soutenir le changement et le guide suprême”.
“Nous donnerons (aux opposants à la République islamique) des réponses pour qu’ils ne pensent pas que nous ne soutenons pas notre révolution”, a-t-il déclaré.
Un rassemblement similaire a eu lieu à Qom, une ville sainte chiite à près de 150 km au sud de Téhéran, selon la télévision d’Etat.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a déclaré dimanche que la liberté d’expression ne devait pas servir d’excuse pour “insulter” les religieux.
Il a appelé Paris à “respecter les principes fondamentaux des relations internationales”, et à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Iran.
Charlie Hebdo a déclaré avoir publié les caricatures de soutien aux Iraniens lors des manifestations consécutives à la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans décédée après avoir été arrêtée par des députés de la police.
08/01/2023 17:22:51 – Téhéran (AFP) – © 2023 AFP